27. L’armée grecque au bord du désastre

Lorsque Hector se rend compte que, profitant de sa négligence, les Grecs se sont protégés par un fossé et une palissade, il est saisi de découragement. II va trouver son père Priam et lui suggère de proposer aux Grecs une transaction :

— Nous leur rendons le trésor de Ménélas, ils nous laissent Hélène et on n’en parle plus.

Priam approuve cette idée et envoie un ambassadeur à Agamemnon pour lui en faire part. Agamemnon convoque aussitôt une réunion des rois grecs et les consulte. Bien entendu, Ménélas s’oppose avec indignation à cet arrangement : il est venu pour reprendre sa femme, plus encore que son trésor. Mais certains chefs grecs sont prêts à se laisser tenter, et parmi eux Palamède, le rival et l’ennemi d’Ulysse. C’est l’occasion qu’attendait Ulysse pour se venger de Palamède. Il se lève et demande la parole.

Ulysse était un orateur consommé. Lorsqu’il s’apprêtait à prononcer un discours, il s’avançait à pas lents vers la tribune, la tête rentrée dans ses larges épaules, les sourcils froncés, l’air concentré. Sans se presser, il adoptait l’attitude corporelle recommandée par les professeurs d’expression orale, afin d’utiliser au mieux sa capacité pulmonaire et de déployer pleinement la puissance de ses cordes vocales : le poids de son corps reposait pour les deux tiers sur la jambe droite et pour un tiers sur la gauche, avancée de vingt centimètres ; le buste, légèrement penché en arrière, faisait avec la verticale un angle de quinze degrés ; les mains étaient jointes derrière le dos, à la hauteur de la troisième vertèbre lombaire ; le menton pointait légèrement en avant et les yeux parcouraient lentement l’auditoire. Lorsqu’un silence complet s’était établi, Ulysse commençait à parler d’une voix grave, qui prenait ensuite, selon les périodes oratoires, des accents passionnés ou ironiques ; les paroles ailées s’échappaient de ses lèvres, légères et serrées comme des flocons de neige, et venaient retomber sur son auditoire subjugué.

Le discours accusateur qu’Ulysse prononça contre Palamède figure dans toutes les anthologies de l’éloquence politique et n’a donc pas besoin d’être retranscrit ici. Il peut d’ailleurs être résumé en trois phrases : « Palamède est un traître. Il s’est laissé acheter par Priam. Et la preuve, c’est qu’il dissimule, sous son lit, un sac de pièces d’or que lui a remis Priam pour s’assurer de son soutien. » Palamède proteste de son innocence et propose à Agamemnon de venir fouiller sa tente. Il ignore que, quelques jours plus tôt, Ulysse lui-même, qui préparait déjà son coup, a caché un sac d’or à l’emplacement indiqué. Le sac est découvert, la culpabilité de Palamède apparaît certaine. Malgré ses protestations, il est condamné à mort et exécuté sur-le-champ. Quant à la proposition de Priam, elle est repoussée sèchement.

— Puisque les Grecs ne veulent pas entendre raison, il ne nous reste plus qu’à les chasser par la force, déclare Hector.

Il rassemble ses troupes et sort des remparts à leur tête, avec une ardeur décuplée par l’humiliation que lui a infligée Ulysse quelques jours plus tôt en volant le Palladion. La charge des Troyens est si furieuse que les lignes grecques plient sous le choc. Aucun chef grec, pas même Diomède ou Ajax, ne parvient à arrêter l’élan d’Hector. Ajax appelle alors son frère Teucer, le fameux archer :

— Abrite-toi sous mon bouclier et tâche de tuer ou de blesser Hector, lui ordonne-t-il.

Teucer s’agenouille et bande son arc, cependant qu’Ajax tient son lourd bouclier au-dessus de la tête de son frère. Mais Hector a vu le danger. Il ramasse une grosse pierre et la projette sur le bouclier, qui tombe sur Teucer et le blesse grièvement. Ajax se replie, emportant sur ses épaules son frère évanoui. Le recul des Grecs se transforme alors en déroute ; leurs troupes refluent en désordre vers leur camp et se mettent à l’abri derrière le fossé et la palissade, qui les sauvent d’une défaite imminente. Heureusement pour eux, le jour tombe. Hector arrête ses troupes en leur disant :

— Demain, nous finirons la tâche et jetterons les Grecs à la mer. En attendant, allons restaurer nos forces par un repas copieux et une nuit de repos.

Chez les Grecs, l’inquiétude règne. Agamemnon lui-même a perdu courage. Une fois de plus, il réunit les chefs grecs.

— Mes amis, leur dit-il, je vois que nous ne gagnerons jamais cette guerre et que nous risquons même la défaite. Ne serait-il pas plus sage de mettre un terme à cette expédition qui nous retient depuis si longtemps loin de notre pays et de nos familles ? Si vous en êtes d’accord, je vous propose de nous rembarquer cette nuit même sur nos vaisseaux et de retourner chez nous.

Un silence étonné suit cette déclaration. Mais bientôt Diomède réagit violemment :

— Fais ce que tu voudras, dit-il, pour ma part, je reste et je continuerai la lutte jusqu’au bout.

Ménélas, Ajax et Ulysse approuvent cette attitude courageuse. Et Nestor prend à son tour la parole :

— Je vais te parler franchement, dit-il à Agamemnon. Si nous nous trouvons dans une situation périlleuse, c’est à toi qu’il faut t’en prendre. En provoquant la colère d’Achille et sa défection, c’est toi qui nous as privés de notre plus solide appui. Mais il est peut-être temps encore de réparer tes torts envers Achille et de le persuader de revenir combattre à nos côtés.

Agamemnon baisse la tête.

— C’est bon, dit-il, je suis prêt à restituer à Achille la jolie Briseis, et même, pour le dédommager, à lui offrir sept autres jeunes captives, des chevaux et une part du butin auquel j’aurai droit si nous nous emparons de Troie.

— C’est là une proposition généreuse, dit Nestor, et je pense qu’Achille devrait y être sensible. Envoyons-lui deux d’entre nous en ambassadeurs, pour la lui transmettre.

Ce sont Ulysse et Ajax qui sont désignés pour cette mission, car on sait qu’Achille a beaucoup d’amitié pour le premier et que le second est son cousin germain. Ils se dirigent vers les quartiers d’Achille, à l’autre bout du camp grec, et trouvent le héros assis devant sa baraque, en train de jouer de la lyre, en compagnie de Patrocle, son ami intime. Achille les accueille avec cordialité et les invite à partager le repas qu’il s’apprêtait à prendre. Pendant le dîner, on parle de choses et d’autres, puis, au dessert, Ulysse expose l’objet de sa visite, avec son éloquence habituelle. Il commence par flatter l’amour-propre d’Achille en lui disant que sans lui l’armée grecque est incapable de remporter la victoire. Puis il met en relief l’importance des réparations offertes par Agamemnon. Enfin, il fait appel à la piété filiale d’Achille en lui rappelant les recommandations que lui a faites son père, Pelée, lorsque Achille s’est embarqué pour Troie :

— Souviens-toi, Achille, des dernières paroles que t’a adressées ton père. Il t’a dit : « Sois courageux, mais maîtrise tes passions et domine ton humeur altière. »

Achille l’a écouté en silence. Il est flatté de voir que les Grecs ont tant besoin de lui, et savoure en secret l’humiliation qu’il a infligée à Agamemnon. Il n’est pas insensible non plus à la perspective de récupérer Briseis et de recevoir, en guise de dommages-intérêts, de belles esclaves, des chevaux et une part supplémentaire de butin. Mais sa rancune et son entêtement sont plus forts que tout. Après quelques instants de réflexion, il sourit dédaigneusement et répond à Ulysse :

— Tes paroles sont éloquentes, mais elles ne sauraient me fléchir. Cette guerre n’est plus la mienne. J’étais venu ici par amitié pour Ménélas, à qui les Troyens avaient volé sa femme. Mais ce ne sont pas les Troyens qui ont volé la mienne, c’est Agamemnon. Pourquoi risquerais-je ma vie pour combattre Hector qui ne m’a rien fait, et pour défendre Agamemnon qui m’a offensé ? Tu auras beau dire, ma résolution est prise : dès demain, je m’embarquerai pour la Grèce avec mes troupes. Retourne dire à Agamemnon qu’il peut garder Briseis, ses chevaux, ses esclaves et son or, et qu’Achille n’est pas à vendre.

Patrocle a beau plaider en faveur de la proposition d’Ulysse, Ajax a beau reprocher rudement à Achille son entêtement, rien n’y fait : le roi des Myrmidons reste inflexible.

Ulysse et Ajax prennent alors congé d’Achille et retournent chez Agamemnon. À leurs mines déconfites, les autres rois grecs devinent l’échec de leur mission. Une fois de plus, c’est Diomède qui ranime leur courage :

— Qu’Achille parte ou qu’Achille reste, c’est son affaire. Nous nous passerons de lui. Allons nous reposer pour le combat de demain.

Les Grecs suivent son conseil, mais ce n’est pas sans mal que, cette nuit-là, ils trouveront le sommeil.

Ils sont réveillés, à l’aube, par les trompettes des Troyens qui sonnent la charge. En hâte, l’armée grecque se porte à leur rencontre, dans la plaine qui sépare les remparts de Troie du camp grec.

Très vite, l’armée troyenne prend l’avantage. Hector, ayant Pâris à ses côtés, fait des ravages dans les rangs grecs. Il commence par blesser Agamemnon d’un coup de javelot au bras. Diomède, qui s’efforce de protéger Agamemnon, est atteint à son tour d’une flèche tirée par Pâris, qui se fiche dans son pied et le cloue au sol. Ulysse vole à son secours et parvient à arracher la flèche, mais, avant qu’il ait eu le temps de se relever, il reçoit le second javelot d’Hector dans la fesse. La douleur est si forte qu’Ulysse a un moment de faiblesse et appelle au secours. Ménélas, venu à son aide, est blessé à son four au visage par une pierre que lui lance Hector.

L’affolement s’empare de l’armée grecque, qui recule en désordre, repasse le fossé, la palissade et continue sa course vers ses vaisseaux alignés sur le rivage. Hector et ses troupes traversent à leur tour la palissade, sans rencontrer de résistance, et se dirigent vers la flotte grecque avec l’intention de l’incendier.

De tous les grands chefs grecs, seul Ajax est encore valide. Bravement, il rassemble une partie de ses troupes et cherche à ralentir l’avance des Troyens et à sauver la flotte. Mais déjà un brandon enflammé, lancé par Hector, a mis le feu à l’un des navires. La situation des Grecs paraît désespérée.

De leur tente, Achille et Patrocle observent la mêlée. Patrocle ne peut supporter de rester passif devant la déroute de ses compatriotes. Il s’adresse à Achille en ces termes :

— Je comprends que tu ne veuilles pas te mêler de cette affaire. Mais je n’ai pas les mêmes raisons que toi d’en vouloir à Agamemnon et à nos compagnons. Permets-moi donc, je t’en supplie, d’aller à leur aide. Et puisque, tu le sais bien, ta seule vue suffirait à briser l’élan des Troyens, prête-moi tes armes afin que, me prenant pour toi, l’ennemi soit frappé d’épouvante.

À contrecœur, Achille y consent. Patrocle se revêt aussitôt du casque, de la cuirasse et du bouclier d’airain flamboyant que Vulcain lui-même avait forgés pour Achille ; il s’arme des javelots et de l’épée du héros. Il renonce, en revanche, à la lance d’Achille, trop lourde pour lui. Pendant ce temps, le char d’Achille a été hâtivement attelé à ses deux chevaux noirs, presque aussi beaux que ceux de Rhésus. Patrocle prend place sur le char, qui sera conduit par Automédon, le conducteur attitré d’Achille, seul capable de diriger ses chevaux fougueux. Achille, inquiet, fait à Patrocle d’ultimes recommandations :

— Contente-toi de te montrer de loin aux Troyens. Ton arrivée suffira, je pense, à les faire fuir hors du camp grec. Mais, surtout, prends bien garde de ne pas les suivre au-delà du fossé et de ne pas affronter Hector. Il est trop fort pour toi.

Patrocle promet de respecter ces consignes et s’élance au galop vers le champ de bataille.

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